En exposant les dessins récents de Michèle Antoine, David Gelot, Stéphane Hardel, Medhi Hercberg et Chloé Paganini, le centre d’art Aponia entend témoigner à sa façon que les débats sur la relation énigmatique du "dessein" et du "dessin" ne sont pas clos. La lettre e qui les différencie aujourd’hui n’avait pas cette importance à la création du terme. En gros, elle était presque « aphone ». Le centre d’art Aponia, qu’on sait fortement engagé sur le sens des pratiques plastiques a décidé d’ajouter aux débats une manière de voir plus qu’une manière d’entendre. Avec toujours comme axe d’intérêt les différences pragmatiques que de jeunes talents accordent à l’un et l’autre des deux vocables. Intention, système visuel, matérialisation, encore et toujours donc, mais sous l’angle de l’envie de dessiner sans autre intention que la création graphique que cela sous-entend.
Ce qui vaut au « designo » (ou disegno) d’alimenter en tension bien d’autres sujets de discussion sur l’idée de projet et celle de projection. Ce qui vaut au « designo » (ou disegno) d’alimenter en tension bien d’autres sujets de discussion sur l’idée de projet et celle de projection. Dans “Le plaisir de peindre” déjà, André Masson soutient que le dessin peut se suffire à lui-même, si tel est le bon plaisir de son auteur. En conséquence, qu’on ne s’attende pas à trouver dans cette exposition des esquisses ou des études préparatoires pour des oeuvres qui seront développées ailleurs. Les oeuvres jubilatoires, parfois grotesques et humoristiques, souvent mystérieuses, constamment dynamiques, qui sont présentées ici avancent comme des songes allégés. Du dessin libre » est donc le titre éponyme de cette exposition imaginée par Aponia sur l’art étrange de dessiner sans autre objectif que de créer de belles et surprenantes oeuvres graphiques sur des sujets de tous ordres. Première manifestation sur deux (une autre est prévue en automne prochain)....
Alain Bouaziz, 2009